Des fics, des séries
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 Diagnostic Meurtre : les petits cartons de la mémoire

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Isa
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MessageSujet: Diagnostic Meurtre : les petits cartons de la mémoire   Diagnostic Meurtre : les petits cartons de la mémoire Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:52

Je ne sais pas si parmi vous il y en a qui regardent cette série actuellement diffusée sur série club : moi si Very Happy
je suis une fan de cette série policière pleine d'humour et je n'ai pas pu résister à l'envie d'écrire là-dessus en y rajoutant quelques "améliorations" de mon cru...

Une petite précision avant tout : les personnages réellement créés par les scénaristes de la série ne m'appartiennent évidemment pas. Le personnage de Meghan appartient à sa créatrice, Fan2Jess ; quant à moi, le personnage de Serena est sorti tout droit de mon imagination.
Cette fiction se passe après le dernier épisode de la série, c'est-à-dire qu'il commencerait la saison 9 s'il y en avait une. Pas d'enquête dans cette fic, juste la présentation du contexte dans lequel vont s'inscrire les fics suivantes (et oui parce que j'ai récidivé après celle-ci...).
Bonne lecture !

Chapitre 1

La plage de Malibu était déserte. Il était à peine six heures du matin et seul le bruit des vagues brisait le silence. Serena marchait sur le sable, ses pieds nus s’enfonçant doucement à chacun de ses pas. Elle aimait se retrouver ici à chaque fois qu’elle en avait l’occasion. Sa vie à New York lui laissait bien peu de possibilités d’aller marcher sur la plage… mais Malibu était l’endroit où elle avait grandi, l’endroit où elle avait vécu pendant vingt cinq ans avant que ses obligations professionnelles et personnelles ne l’obligent à s’installer à New York.
Sept ans déjà qu’elle avait plié bagage, direction la côte Est. Sept ans qu’elle avait renoncé au soleil de Californie, non par réel choix … en fait elle ne savait pas tout à fait pourquoi. Il y avait eu dans sa vie un moment où elle avait réalisé ne plus pouvoir rester en Californie. Elle avait ressenti le besoin de partir, et c’est ce qu’elle avait fait. Sa décision avait surpris tout le monde, à commencer par ses parents, et ses amis, mais personne n’avait essayé de la faire changer d’avis. Elle était trop têtue, trop volontaire, trop indépendante pour accepter la moindre concession ou le moindre conseil. Elle voulait porter seule la responsabilité de ses succès et de ses échecs.
Quitte à flanquer sa vie en l’air, elle préférait en être la seule responsable. D’ailleurs, c’est un peu ce qu’elle avait fait, mais elle ne l’avouerait pour rien au monde. Sa vie à New York n’était pas mauvaise, mais elle aurait pu être bien meilleure si seulement elle avait pu se faire de vrais amis, ou simplement apprécier le charme de la ville dans laquelle elle habitait. Tout ce qu’elle y faisait, c’est qu’elle y travaillait, douze heures par jour. Douze heures de garde dans un hôpital, à trier les patients, les orienter, les écouter, soigner les petits bobos ou les grandes souffrances… Et au bout de ces douze heures, elle rentrait chez elle, trop épuisée pour avoir une vie sociale. Dans ses moments de liberté, elle allait marcher à Central Park, ou à Times Square, ignorante de la foule autour d’elle. Ses pensées s’envolaient vers la plage de Malibu où elle aimait marcher, vers ses amis qu’elle avait laissés en Californie et avec qui elle maintenait un lien plus épistolaire que réel. Certaines saisons étaient belles à New York, comme l’automne, mais le soleil et la mer lui manquaient.
L’envie de revenir en Californie l’avait prise soudainement. Pour voir si c’était seulement de la nostalgie, ou une envie plus profonde et réelle, elle avait décidé de prendre quelques jours de vacances sur la côte ouest. Elle avait débarqué ce matin, et la première chose qu’elle avait eu envie de faire avait été d’aller sur la plage. Et c’est comme si elle renaissait.
Elle s’assit sur le sable. Le soleil caressait ses bras et ses épaules comme pour la réveiller d’un long sommeil. Quand elle était adolescente, elle venait souvent ici dès les premières lueurs du jour. Le silence et le calme de l’endroit l’apaisaient. Tout était simple quand elle réfléchissait ici. Les décisions qu’elle prenait étaient logiques, évidentes, indiscutables.
Elle sourit. En vraie Californienne, la plage faisait partie de son existence comme l’air qu’elle respirait. Elle y avait passé de longues heures, seule ou avec des amis, à parler, rire, ou simplement ne rien faire et savourer la beauté du paysage sous leurs yeux. Comment avait-elle pu décider de partir à l’autre bout du pays et laisser tout cela derrière elle ?
Le bruit rythmé de pas près d’elle la tira de sa rêverie. Elle tourna la tête et aperçut un homme qui faisait son jogging. Un homme jeune, visiblement en bonne santé, grand, musclé, assez joli garçon. Elle le regarda s’avancer dans sa direction, la saluer d’un signe de tête, la dépasser, puis, étrangement, faire demi-tour et venir s’arrêter devant elle.
- Serena ?
La jeune femme reconnut alors les yeux de cet homme. Un regard qu’elle connaissait bien.
- Steve ? C’est toi ?
Elle se leva vers l’homme en face d’elle. Il lui sourit et elle reconnut également ce sourire, un sourire affectueux et tendre, parfois moqueur, qu’elle connaissait par cœur.
- Ca fait si longtemps… dit-il. Qu’est-ce que tu fais là ?
- Vacances.
- Pour longtemps ?
- Une petite semaine… Comment vas-tu ?
- Bien. Je suis assez surpris de te trouver ici…
- J’avais envie de voir la plage, expliqua-t-elle avec un sourire. Ca me manque, à New York.
- Je peux comprendre ça.
Il avait l’air gêné. Serena se demanda pourquoi.
- Comment va ton père ?
- Mon père est médecin chef à l’hôpital général, et il va bien. Merci de demander. Et toi ?
- Ma mère est à Miami. Mon père est parti en Afrique. Ils ne se parlent plus que par avocats interposés.
- C’est triste…
- Il valait mieux qu’ils divorcent. Ils n’auraient même jamais dû se marier.
- Dans ce cas, tu ne serais jamais née.
- Ce n’aurait pas été une grande perte…
- Ne dis pas ça, Serena.
- Tu es toujours dans la police ?
- Oui. Toujours.
- Marié ?
- Toujours pas, dit-il en souriant.
- L’an dernier, tu ne m’avais pas écrit pour me dire que tu voyais quelqu’un et que c’était sérieux ?
- J’étais sérieux. Elle un peu moins.
Elle secoua la tête.
- Est-ce que tu penses que tu auras du temps pour dîner avec une vieille amie durant la semaine ?
- Bien sûr que oui. Et mon père serait ravi de te voir, tu devrais passer à la maison.
- J’y penserai.
- Il t’aime beaucoup, Serena.
- C’est réciproque. Ton père est génial.
- Pourquoi tu ne viens pas dîner ce soir ? Je passerai un coup de fil à papa pour le prévenir. Qu’est-ce que tu en penses ?
- Je serais ravie aussi.
- Ce soir, vingt heures ?
- Ce soir, vingt heures.
- Je peux te joindre comment ? Tu es dans un hôtel ?
- L’appartement de mes parents. C’est ce que j’ai récupéré au moment du divorce. Le numéro est toujours le même.
- D’accord. Je t’appelle dans l’après-midi.
Il sembla hésiter un peu puis s’avança vers Serena et l’embrassa sur la joue, mais son geste dériva et ses lèvres atterrirent sur le coin de sa bouche.
- Je suis heureux que tu sois là, Serena. Tu m’as manqué.
- Toi aussi tu m’as manqué, Steve.
- C’est dommage que tu sois partie. J’aimais bien t’avoir dans les environs.
Elle sourit.
- On ne fait pas toujours ce qu’on veut, Steve. Tu le sais bien.
- Mais tu n’étais pas obligée de partir à New York. Tu as voulu partir, c’est tout.
- On en reparlera, d’accord ?
- Oui, on en reparlera. Il faut que je te laisse, je dois aller travailler.
- C’était agréable de te voir, Steve.
- C’était agréable pour moi aussi. Tu viens à la maison ce soir ?
- Compte sur moi.
Il s’éloigna après un petit signe de la main.
Serena soupira. Steve et elle étaient amis depuis plusieurs années. En fait, leur amitié avait commencé en 1975, à l’époque où un jeune soldat nommé Steve Sloan était rentré de deux campagnes au Vietnam, endurci par la brutalité d’une guerre injuste. Serena était très jeune à cette époque-là, à peine dix ans…. Elle n’était pas en mesure de comprendre l’horreur de ce qu’il avait pu vivre. La notion qu’elle avait de la guerre se résumait à ce qu’elle voyait à la télévision : des jeunes gens qui partaient se battre dans un pays et pour un objectif dont ils ne connaissaient rien. La petite Serena regardait ce jeune homme si grave, capable de passer du rire à une expression si triste en quelques secondes.
Très vite, et contre toute attente compte tenu de leur différence d’âge, ils étaient devenues très proches et complices, même si parfois ils se chamaillaient pour des bêtises. La jeunesse de Serena, sa joie de vivre, avait contribué à ce que Steve retrouve son équilibre après l’armée. Elle avait su déconnecter ses peurs, et il s’était ouvert à elle plus qu’à n’importe qui d’autre hormis son père. Ils avaient partagé beaucoup de choses, des moments de joie et quelques moments de peine. Cela les avait encore plus rapprochés.
Au point de se marier à Las Vegas… Et de divorcer quelques mois plus tard, d’un commun accord, sans autre raison valable que celle de deux êtres profondément attachés l’un à l’autre mais incapables de vivre ensemble au quotidien.
Alors puis elle était partie. Cela n’avait rien à voir avec Steve, enfin pas tout à fait, et d’ailleurs il était la personne qui lui manquait le plus à New York. Mais elle était partie et leur amitié avait été plus ou moins en suspens, juste maintenue en vie par pas mal de cartes postales et d’e-mails. Se retrouver face à lui n’était pas prévu, mais elle ne regrettait pas. Ce n’était pas innocemment non plus qu’elle était venue sur cette plage et à cette heure de la journée. Elle savait qu’il faisait régulièrement son jogging sur la plage mais elle ignorait l’heure à laquelle il passait. Ce n’était pas une simple coïncidence si elle était tombée sur lui.
Il n’avait pas changé. Il était toujours aussi grand, charmant, musclé, joli garçon. Et toujours célibataire… Ce qui était assez incompréhensible. Elle n’avait rien oublié de leurs petits mois d’amour qui avaient pris fin peu après qu’elle soit partie à New York. La décision de s’exiler avait été imposée à Steve sans qu’il puisse donner son avis. Il avait certainement pris ce départ pour une fuite, et en cela il n’avait pas tout à fait tort.
Personne n’avait jamais su pour eux. Ils avaient vécu leur histoire avec une discrétion exemplaire, se contentant d’être aux yeux du monde extérieur des amis de longue date, et, en privé, des amants passionnés. Cette façon de se cacher avait été un petit jeu auquel ils avaient aimé jouer. Parfois, Serena avait regretté de ne pas en avoir parlé au père de Steve, qui lui vouait une affection sincère… Mais maintenant c’était du passé, une histoire oubliée, rangée dans les petits cartons de la mémoire.
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Isa
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MessageSujet: Re: Diagnostic Meurtre : les petits cartons de la mémoire   Diagnostic Meurtre : les petits cartons de la mémoire Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:53

suite !

La maison du père de Steve était grande, et donnait sur la plage. La vue depuis la terrasse était à couper le souffle. Serena y avait passé de longues heures, à discuter avec Mark, le père de Steve, à l’époque où elle avait opté pour des études d’infirmière. Elle avait toujours pu parler de tout avec lui, à l’inverse de son propre père avec lequel elle n’avait qu’une communication réduite. Mark était un homme attentif, qui lui portait une affection filiale.
- Tu reprends tes vieilles habitudes ?
Elle se retourna et sourit à Mark. Il lui avait ouvert sa porte et l’avait accueilli comme si il ne l’avait pas vu depuis la veille, avec une chaleur qui l’avait bouleversé. Elle n’avait pas pleuré mais elle avait été émue de voir que le temps et la distance n’avaient pas érodé l’amitié qu’il lui portait. Elle lui était, littéralement, tombée dans les bras, tellement heureuse de retrouver celui qui avait été pour elle plus que le simple père de son ami d’enfance.
- C’est si joli, ici… J’avais presque oublié.
- Oui. C’est vrai. Je ne m’en lasse pas.
- Vous avez de la chance de vivre ici.
- Tu n’aimes pas New York ?
- Ce n’est pas la même chose.
Mark lui caressa les cheveux.
- C’est dommage que tu sois partie.
- Steve m’a dit la même chose…
- Tu lui manques beaucoup. Vous étiez très proches, et tu sais, comme il ne s’entend pas très bien avec Carol…
- Carol est une fille très bien. Mais elle est très indépendante, et…
- Je sais.
- Je vous remercie de m’avoir invité, Mark. Pour mon premier soir en Californie, c’est agréable d’être avec des amis.
- Steve m’a dit que tu restais une semaine ?
- Oui. J’avais besoin d’un peu de vacances.
- C’est vrai que tu as mauvaise mine… Tu as vu un médecin ces derniers temps ?
Elle sourit.
- Ne vous inquiétez pas, Mark. Je vais bien.
- Tu es sûre ?
- Je suis sûre.
- Bon, dit-il avec un sourire. On va voir où en est le dîner. Tu viens ?
- Vous avez fait la cuisine pour moi ?
- J’adore cuisiner, ta venue est une occasion de se mettre aux fourneaux. Et puis tu sais il me faut des cobayes pour mes expériences culinaires… Steve ne devrait plus tarder, maintenant.
- Il n’a pas changé, vous savez.
- Oui, il travaille toujours autant. C’est un bon fils.
Elle soupira et détourna son regard. Mark sentit une certaine gêne de sa part et s’en étonna.
- Steve a cru que tu le fuyais, quand tu es partie.
- C’est un peu ça, en fait.
- Pourquoi ?
- L’histoire serait un peu longue à expliquer, Mark.
- Tu ne veux pas me la raconter ?
La porte d’entrée s’ouvrit et dispensa Serena de répondre. Steve apparut, avisa son père et Serena et leur sourit à tous les deux.
- Je ne suis pas en retard ?
- Non, tu es à l’heure, comme toujours, dit son père.
Serena ressentit l’étrange envie de se pendre au cou de Steve mais y résista de toutes ses forces. Elle se contenta de lui faire un petit signe de la main et de lui rendre son sourire.
- Serena, tu es magnifique… ! constata-t-il.
- Merci, Steve. Tu n’es pas mal non plus.
Mark se sentit tout de suite de trop. C’’est comme s’il pouvait voir des éclairs entre son fils et cette ravissante jeune femme.
- Je vais voir où en est le dîner, dit-il. On devrait passer à table dans cinq minutes.
Il laissa les deux jeunes gens seuls.
- J’avais peur que tu ne viennes pas, dit Steve.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas. Quelque chose dans mon attitude ce matin sur la plage… Je n’étais pas sûr que tu aies envie de nous voir.
- Tu avais tort. Je suis ravie d’être là avec vous deux.
- Vraiment ?
- Bien sûr. Tu ne me crois pas ?
- Je te trouve un peu distante. Tu es charmante et ravissante, mais tu es distante. On dirait que tu as envie d’être ailleurs.
Elle sourit et s’avança jusqu’à lui. Elle l’embrassa sur la bouche un court instant.
- Et comme ça je suis distante ?
Elle n’attendit pas de réponse et revint sur la terrasse. Steve, un peu décontenancé par l’attitude de Serena mais pas franchement fâché de son geste, la rejoignit. Serena était accoudée à la rampe et regardait l’océan. Steve se rapprocha d’elle et posa ses mains de part et d’autre des siennes et s’appuya contre elle. Serena sentit son corps contre le sien et tourna la tête vers lui. Ils échangèrent un regard complice puis Steve approcha son visage de celui de Serena et l’embrassa doucement. Le baiser se fit plus tendre, plus profond, les deux amoureux s’enlacèrent et c’est ainsi que Mark les trouva.
Très embarrassés, Steve et Serena se séparèrent.
- Papa, je…
- Mark, il faut …
- Vous n’avez rien à me dire, les enfants. Ca ne me surprend qu’à moitié.
- Quoi ?
- Je me suis toujours demandé pourquoi vous n’êtes jamais sortis ensemble. Vous formez un si joli couple…
- C’est un peu compliqué, Mark… dit Serena.
- On a eu une histoire, il y a longtemps, dit Steve. Ca n’a pas duré très longtemps.
- Pourquoi tu ne m’en as jamais parlé ?
- Nous avions convenu que cela devait rester entre nous, Mark.
- C’est idiot ! Vous allez si bien ensemble…
- Mais ça n’a pas duré, papa, alors tu vois qu’on a très bien fait de ne pas t’en parler.
- Et pourquoi vous vous êtes embrassés ce soir ?
Serena rougit.
- Je crois que nous en avions envie tous les deux.
- En souvenir du bon vieux temps.
- Exactement, dit Serena.
- Ce n’est pas comme ça si j’étais revenue vivre ici, dit Serena. Je n’ai pas l’intention de reprendre quoi que ce soit avec votre fils.
- Oui, dit Steve. C’était juste…
- Un point final à notre petite histoire.
- Je persiste à dire que c’est dommage. Mais je crois que ça ne me regarde pas.
Steve sourit.
- On devrait passer à table avant que ce ne soit brûlé, dit Mark pour détendre l’atmosphère.
Mark précéda Serena dans le salon. Steve lui caressa le bras un bref instant, avant qu’ils ne s’installent autour de la table.
- A vos amours, les enfants, dit Mark en levant son verre. Enfin, je veux dire…
- A nos amours, dit Serena. Chacun de notre côté, évidemment.
- Qui sait, dit Mark. Il ne faut jamais dire jamais.
- Moi ici et elle à New York, ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique.
- Serena peut toujours revenir ici.
- Ou Steve peut aménager à New York.
- Ca, ça m’étonnerait.
- Steve aime trop la Californie.
- Par amour, on fait parfois des choses…
- Steve n’est pas amoureux de moi à ce point. Il n’est même pas amoureux du tout.
Elle sentit le pied de Steve contre le sien et le repoussa doucement.

-----

L’hôpital où travaillait Mark se trouvait en plein centre ville. Serena avait déjà eu l’occasion d’y aller non comme patiente mais comme soignante, quand elle faisait ses études. La salle des urgences était l’endroit où elle s’était sentie le mieux, parmi tous les services de l’hôpital. Elle n’aurait pas pu expliquer pourquoi, mais la certitude de sa vocation s’était affirmée le premier jour où elle avait travaillé dans le service de Mark.
- Bonjour, Serena, dit-il en la voyant arriver. Tu es venue en visite ou tu as besoin d’un médecin ?
- Bonjour, Mark. Je voulais passer vous dire bonjour et revenir voir si le service avait changé.
- Rien n’a changé depuis ton départ, Serena. Ni les lieux ni le personnel.
- Je vois. C’est bien de savoir que certaines choses restent fidèles à elles-mêmes.
- Ca ne te donne pas envie de revenir ?
- Ici ?
- Pourquoi pas ?
- Vous avez un poste pour moi ?
- Peut-être… Je pourrais me renseigner, si ça t’intéresse.
- Je ne sais pas. Je ne me suis jamais posé la question.
- Peut-être que tu devrais.
- Oui, peut-être que je devrais.
Elle lui sourit.
- Auriez-vous cinq minutes à me consacrer, Mark ?
- On va aller prendre un café.
Il lui prit le bras et se dirigea avec elle vers la salle de repos des médecins. La pièce était déserte, une cafetière pleine répandait son arôme, à côté d’une pile de gobelets en plastique. Mark en remplit deux, ajouta du lait et du sucre, et apporta les deux récipients jusqu’à la table autour de laquelle Serena s’était assise.
- Je crois me souvenir que tu aimais ton café ainsi, dit-il.
- Vous avez une bonne mémoire.
- Et oui. L’âge n’a pas encore tout abîmé chez moi.
- Ne dites pas ça. Vous êtes encore très jeune.
- Oh, pas tant que ça, ma belle, pas tant que ça ! Mais c’est gentil à toi de le dire.
- Je maintiens ce que j’ai dit, Mark. Et même, si vous aviez vingt ans de moins… ajouta-t-elle avec un sourire.
- Les hommes de la famille te plaisent, on dirait ?
Serena rougit.
- C’est de ça que je voulais vous parler.
- Ton histoire avec mon fils ?
- Oui. Ce n’est pas une marque de défiance si nous ne vous en avions pas parlé. C’est juste que nous étions très jeunes tous les deux, nous ne savions pas très bien si c’était sérieux ou juste une amourette…
- Ca a duré combien de temps ?
- Quelques mois.
- Comment j’ai fait pour ne rien voir ?
- Nous étions très discrets.
- C’est vrai que je ne vous ai jamais vus vous tenir par la main ou vous embrasser, mais j’ai toujours senti une complicité entre vous deux. Je ne savais pas que c’était parce que vous étiez amoureux.
- Nous étions très complices. Depuis des années. Il y a seulement eu un moment où nous nous sommes rapprochés.
- Tes parents étaient au courant ?
- Non. Personne ne le savait, en fait.
- Je n’arrive pas à comprendre. Vous aviez peur de quoi ? Pourquoi ne pas me le dire au moins à moi ?
- Nous n’avions pas peur. Je voulais que cette histoire soit vraiment entre nous. Je ne voulais pas partager ça avec d’autres personnes. Je ne voulais pas que des étrangers se mêlent de ma relation avec Steve.
- Tu l’aimais ?
- Oui, je l’aimais. Je crois même que je l’ai aimé bien après que nous ayons rompus. Votre fils est le genre d’hommes qu’on n’oublie pas… dit-elle avec comme une amertume dans la voix.
- Il était d’accord pour garder le secret ?
- Au début, pas tellement. Mais je pense qu’il a accepté pour me faire plaisir.
- Il devait beaucoup t’aimer, alors.
- Je ne sais pas, posez-lui la question si vous en avez l’occasion.
- Pourquoi tu me parles de ça aujourd’hui ?
- Je voulais m’expliquer. Je ne sais pas si Steve l’a fait, mais je voulais que vous ayez ma version de l’histoire.
- Il l’a fait.
- Ah.
Serena fixa ses mains.
- Et il vous a dit quoi ?
- Qu’il avait été amoureux de toi pendant plusieurs mois, mais que ses sentiments avaient fini par changer.
- Ah.
- Ce n’est pas ce qui s’est passé ?
- Je suppose que si. A vrai dire, nous n’en avons plus parlé depuis.
- Tu as l’air de regretter…
- Pas vraiment. Comme ça, les choses sont claires.
Mark but une gorgée de café.
- Tu sais que tu manques à Steve ?
- Vous me l’avez déjà dit.
- A l’époque où tu es partie à Los Angeles, il a écouté « aint no sunshine when she’s gone » en boucle pendant une semaine. De quoi devenir fou.
Serena sourit.
- Il a fini par surmonter sa tristesse, non ?
- Bien sûr. Mais tu lui as manqué. Tu lui manques. Et tu me manques à moi aussi un peu. J’ai toujours eu beaucoup d’affection pour toi… et maintenant que je sais que tu aurais pu devenir ma belle-fille…
- Vous auriez aimé ? dit-elle avec un sourire attendri.
- Je suis un vieil ami de tes parents, Serena. J’étais là le jour où tu es née. C’est moi qui t’ai posé sur le ventre de ta mère. Ton père s’est évanoui au moment de couper le cordon alors c’est moi qui l’ai fait. Tu as passé tellement de temps avec Carol et Steve que je t’ai toujours considéré un peu comme ma fille. Quand tes parents se sont séparés, ils m’ont demandé de veiller sur toi. Pour moi, tu fais partie de la famille.
- C’est gentil de me dire ça. Vous avez été d’un grand secours quand mes parents ont décidé de divorcer. J’avais besoin qu’on s’occupe de moi et vous l’avez fait, je vous en suis très reconnaissante.
- Tu seras toujours un peu ma petite fille, Serena. Même si j’aimerais beaucoup que tu sois ma belle-fille, pour de vrai, parce que comme ça j’aurais une bonne raison de t’aimer.
- Merci, Mark.
Elle l’embrassa sur le front, geste très inhabituel de la part d’une femme jeune à un homme qui avait l’âge de son père.
- Si je pouvais revenir en arrière, Mark, peut-être que je serais toujours avec Steve et qu’on serait mariés, aujourd’hui.
- J’aurais bien aimé t’avoir comme belle-fille. Mais c’est la vie, n’est-ce-pas ?
Une voix féminine appela Mark par l’intercom, réclamant sa présence à l’accueil.
- Je vais vous laisser travailler, dit Serena en se levant. Merci de m’avoir accordé quelques minutes, je sais que votre temps est précieux.
- J’aurais toujours du temps pour toi, ma belle. Tu le sais. C’est dommage que tu n’aies pas plus de temps.
- La prochaine fois, d’accord ?
Il l’embrassa sur le front.
- Prends soin de toi. Tu es parmi nous pour combien de temps encore ?
- Quatre jours.
- Profite bien de tes vacances. Tu les as mérités.
- C’est promis.
- Tu vois Steve, ce soir ?
- Ce n’est pas prévu.
- Vous ne deviez pas dîner ensemble ?
- J’attends toujours qu’il m’invite.
- Je le lui rappellerai. Compte sur moi.
Ils se séparèrent après un sourire complice. Serena quitta l’hôpital, pensive, et passa le reste de l’après-midi sur la plage, perdue dans ses pensées, indifférente au monde autour d’elle.
Elle rentra chez elle en début de soirée. Il y avait dans l’appartement de ses parents plusieurs cartons lui appartenant, et elle s’était promis de consacrer le reste de la journée à les vider, de façon à jeter ce qu’elle ne souhaitait pas conserver.
Peut-être qu’elle y trouverait des choses intéressantes. Il y avait vingt cinq ans de sa vie dans ces cartons… Presque la moitié d’une vie. Elle ouvrit les cartons les uns après les autres, répartissant en deux tas ce qu’elle en extirpait : ce qu’il fallait garder, ce qu’il fallait détruire.
Elle exhuma de leur emballage plusieurs journaux intimes datant de son adolescence et décida de les conserver, au même titre que plusieurs lettres de sa cousine Emily, décédée quelques années plus tôt dans un accident de voiture. Elles avaient toutes les deux été très proches et cette mort précoce l’avait bouleversée. Une dizaine d’albums photo allèrent sur la pile de droite, alors que plusieurs cartes postales, lettres et livres jamais lus furent destinées à une destruction prochaine. Elle trouva également des photos de ses jeunes années, des clichés avec Carol et Steve, avec Mark et quelques autres, moins nombreuses, avec ses propres parents.
Au fond du dernier carton, Serena trouva une enveloppe scellée, sur laquelle elle avait écrit « souvenirs de saint valentin ». Curieuse car sa mémoire ne trouvait rien de familier à cette date, elle décacheta le pli et en répandit le contenu sur le sol. Plusieurs photos, des reçus, des notes autocollantes, une petite boite bleue, et ce qui avait toute l’apparence d’un certificat officiel tombèrent sur ses genoux. Elle saisit le certificat et lut ce qu’il indiquait. Elle lut également le formulaire encore vierge qui figurait parmi les papiers enfermés dans cette enveloppe.
Et alors tout lui revint.
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